Cette nuit-là, Ayn était de mauvaise humeur. Il avait battu le pavé pendant des heures à la recherche de la prostituée qu'il emmènerait à l'hôtel. Mais il ne trouva son bonheur ni dans les quartiers tenus par les cubaines, ni dans les rues emplies d'africaines, ni dans les avenues où l'on trouvait des européennes de l'Est, véritables poules de luxe réservées à l'élite.
Finalement, Ayn se décida à laisser tomber son programme de divertissement et coupa à travers les quartiers insalubres pour rejoindre son QG.
Ce qu'il vit là le remplit d'effroi. Chaque mur, chaque palissade était recouverte d'un trac ventant les mérites d'un grand maffieux qu'il ne connaissait que trop bien: WeeDmaN.
Quand bien même il était désormais le grand parrain, Ayn devait lui apprendre le goût de la modestie. Lui rappeler qu'aussi haut qu'on est, on n'est jamais assis que sur son cul. Et qu'on n'est sûrement pas à l'abri de la furie dévastatrice d'un ennemi. Bien sûr, Ayn n'allait pas raser complètement les hommes de son chef, mais il lui ferait suffisamment mal pour le ramener à des plus justes proportions.
Il rentra donc dans son bureau et pris son calepin, à la recherche du numéro de téléphone du mercenaire très réputé qui remplirait sa mission humiliante. A l'autre bout du fil, une voix empaté répondit:
- John Ca$h, qu'est-ce que j'peux faire pour vous, patron.
- Je mets un contrat sur WeeDmaN. A toi de faire le nécessaire.
- Le grand WeeDmaN ?
- Il n'est pas si grand que ça. Tu le verras et le lui apprendras à ses dépens.
Un peu décontenancé par ce contrat, John accepta cependant devant le montant que lui promettait Ayn. Après avoir préparé ses affaires, il prit donc sa Bentley Corniche et se rendit dans un des bâtiments de WeeDmaN.
Le lendemain, tous les journaux se firent l'écho de ce bain de sang nocturne.
Et c'est ainsi que Marciello appris que son espion chez les LF venait de se faire descendre par une sombre arnaque…
Pour la morale qu'Ayn espérait apporter à WeeDmaN, assurément, il faudrait repasser !